Mois : avril 2014

Reunion Island a short story

 

L’ile de la Réunion et moi, c’est une longue histoire qui a commencé alors que je n’étais qu’un gamin de 10 ans. Bon, en réalité, cette histoire elle a commencé bien plus tôt que ça mais mes parents ne m’en voudront pas, je pense, si je vous dis que je ne m’en rappelle pas.

Yohanneige

 Yohan

L’ile de la Réunion et moi, c’est une histoire qui s’est accélérée quand mes parents ont été mutés là-bas. J’ai dû rapidement quitter mes amis de l’école du chemin vert dans le centre de Bobigny, faire mon deuil de ma vie parisienne pour une nouvelle vie sous les tropiques. J’étais jeune, c’est vrai, mais je m’en rappelle comme si c’était hier. Les premiers mois sur l’île furent difficiles, moi ce gamin du 93, balancé sur une île de 800 000 habitants, il m’a fallu m’habituer à un nouveau rythme de vie et à de nouveaux codes, pour au final commencer une nouvelle vie.

Yohanbassinbleu

L’île de la Réunion, on peut dire que c’est une histoire d’amour qui avait mal commencé, mais avec le temps et grâce à ma famille, j’ai appris à la comprendre et à l’aimer. Il faut dire que j’avais mes repères dans le 93, au quotidien mon regard était posé sur les barres d’immeuble qui étaient dressées devant les fenêtres de notre appartement du 20éme étale de notre résidence.  Je me souviens de ces matins-là où j’allais à l’école à pied, j’étais rejoint en chemin par mes copains de classe Michael, Fatima, François et Marie. Pendant les week-ends d’hiver, j’aimais mettre cette parka bleue  achetée au centre commercial Bobigny 2 et aussi parfois, comme tous les banlieusards, j’aimais prendre le métro et me promener à châtelet les halles ou faire des courses à la Défense. À Bobigny j’avais aussi mes petites habitudes, je trainais souvent en bas de mon immeuble, c’était l’occasion pour moi de m’amuser avec mes copains de l’époque, avec Nadine nous aimions nous salir dans le bac à sable du square de mon quartier.

abonnement033

À l’île de la Réunion, j’ai appris à vivre en ayant un regard à 360°, terminé les kebabs, le périph et les embouteillages. J’ai appris à rythmer mon quotidien avec le soleil, la chaleur et les cyclones. J’ai dû abandonner le judo que je pratiquais au dojo de Drancy, pour me mettre à la pratique du bodyboard du côté de Saint-benoit. J’ai dû rapidement me sevrer du mac Do, pour m’habituer au pain bouchon piment Sihave de Bras Canot.

Reunion Island a short story

L’île de la Réunion et moi, au final, c’est une histoire courte, car j’ai encore aujourd’hui du mal à la raconter. Et pourtant, chose étonnante, 20 ans après,  je n’attends qu’un mot d’elle pour pouvoir y retourner.