Faire du volontariat en tant qu’infirmière en Inde

Faire du volontariat en tant qu’infirmière en Inde

Après un voyage en Inde, elle tombe littéralement amoureuse de ce territoire et décide d’y retourner pour faire un stage en soin infirmier à Madurai, dans la région du Tamil Nadu, au sud de l’Inde. Pour la communauté des soignants nomades, elle nous raconte cette expérience formidable ! 

Faire du volontariat en tant qu’infirmière en Inde

Faire du volontariat en tant qu'infirmière en Inde

– Alors Mathilde est ce que tu peux te présenter !

Je m’appelle Mathilde, je suis diplômée depuis juillet 2014. Après avoir exercé en service de neurochirurgie pendant 4 mois je suis partie sur les routes indiennes et vivre cette folle expérience en Inde donc.. Je suis rentrée il y a peu et suis actuellement sans emploi, dans l’espoir de repartir vite !

Tu es partie en Inde faire un stage infirmier et du volontariat, peux-tu nous présenter la structure qui t’a accueilli ?

La structure dans laquelle j’ai effectué un stage et qui m’a poussé à y retourner en tant que volontaire s’appelle Grace Kennett Foundation Hospital, à laquelle est incluse l’orphelinat Mazhallai Illam. Elle est située à Madurai, dans la région du Tamil Nadu, au sud de l’Inde.

Contrairement à ce que l’on connaît en France, cet hôpital est plus petit, comprenant une quarantaine de lits. Les patients sont répartis en 3 étages (correspondant au niveau de confort/prix, par exemple chambre avec climatisation et télé au 3e, ou simplement ventilo au premier), donc toutes pathologies confondues. On y retrouve cependant un service d’Urgences, un service de Soins Intensifs, un d’endoscopie/coloscopie, un bloc opératoire et surtout un service de Grands Brûlés, très réputé dans la région. Des services comme la néonatologie ou la dialyse sont disponibles et sont ouverts fonction des besoins. Toutes chirurgies peuvent être effectuées à l’exception des chirurgies à coeur ouvert. On retrouve ensuite le laboratoire, la radio, l’écho, la kinésithérapie, les soins dentaires et des consultations diverses. La structure a également mis en place en son sein un institut en soins infirmiers.

 Une fois passée la stupéfaction de voir une « blanche » au milieu des soignants, la relation aux patients était naturelle

Pourquoi l’Inde ?

J’ai pu découvrir l’Inde au cours de précédents voyages et j’en suis tombée amoureuse. Ce pays me fascine, de par la richesse de sa culture, de son histoire, de ce Tout et son contraire que l’on peut y découvrir. Les gens ont le coeur sur la main, et je souhaitais y retourner dans un cadre plus professionnel pour compléter mon approche du soin, dans ce pays que je perçois très humain. Et je n’ai pas été déçue !

Faire du volontariat en tant qu'infirmière en Inde

Quelles démarches as-tu du réalisé pour pouvoir faire ce stage à l’étranger ?

Mon premier départ était dans le cadre d’un stage infirmier, j’ai donc fait les démarches auprès de mon IFSI et suis partie via Projects Abroad à leur demande, organisme encadrant et aidant aux formalités telles que la Convention de Stage nécessaire. Ensuite je suis repartie de moi-même, simplement en contactant la structure pour planifier avec eux mon séjour en tant que volontaire. Il est possible de les contacter pour tout renseignement via leur page Facebook Grace Kennett Foundation ou sur le site web pour en savoir plus http://gkfmadurai.in



– Quelles pathologies as-tu rencontrées là bas ?

On y retrouve des pathologies similaires à celles de la France comme des cancers, des pathologies cardio-vasculaires (infarctus, AVC, HTA), du diabète, des problèmes dermatologiques… et j’ai pu voir des pathologies peu ou pas rencontrées en France telles que les maladies tropicales inhérentes aux piqûres de moustiques (Dengue, Paludisme…), la tuberculose ou certaines maladies de peau ou intoxications diverses… La différence la plus marquante au niveau des pathologies a été pour moi de voir à quel point nombre de patients ne consultent qu’à un stade avancé, notamment pour les problèmes dermatologiques ou tumoraux.. On retrouve des traumas extrêmement graves suite à des accidents de la voie publique,  car les règles de conduite et la sécurité (port de casque à moto ou ceinture en voiture) sont encore peu fréquentes. Enfin, de nombreux cas de très grands brûlés, qui tentent de se suicider en s’immolant.

– Quel a été ton rapport avec les patients ? des différences culturelles ?

Une fois passée la stupéfaction de voir une « blanche » au milieu des soignants, la relation aux patients était naturelle. En Inde, les soignants sont très respectés, et le prendre soin de la personne dans son entité est aussi important que les soins techniques. Le respect de la pudeur, ainsi que la prise en compte des spécificités du patient font partie intégrante du soin, dans un pays où de nombreuses croyances cohabitent. 

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Comment communiquais-tu avec tes patients ?

Même si de nombreux Indiens parlent anglais, la structure dans laquelle j’étais a pour but de soigner toutes et tous, quelle que soit la classe sociale ou l’origine. Il m’est donc souvent arrivé d’être auprès de patients ne parlant que la langue locale, mais j’étais rarement seule. J’ai appris sur place des notions de tamoul, langue locale, qui m’a permis de me lier plus aisément avec les patients ainsi que les soignants ne parlant pas anglais, et pour les cas où la barrière de la langue était trop conséquente, le langage des signes, les sourires ou des gestes simples comme tenir une main nous suffisaient.

Les patients sont répartis en 3 etages (correspondant au niveau de confort/prix, par exemple chambre avec climatisation et télé au 3e, ou simplement ventilo au premier).

– Peux-tu nous parler de l’Orphelinat ? Ton rôle auprès des enfants ? 

Rattaché à la structure, il y a un orphelinat qui accueille des enfants abandonnés ou maltraités, et également des victimes de l’infanticide des filles. Lors de mon stage la première fois, je passais mon temps libre à les aider et j’ai décidé d’y retourner en tant que volontaire. Du prématuré à 10 ans, il s’agit de s’occuper des enfants au quotidien (douche, repas, biberons, couches…) mais également de pouvoir proposer des activités (jeux, chansons, apprentissages…). Certains enfants ont besoin de soins ou d’une attention spécifique liés à une pathologie ou à un handicap physique ou mental. L’objectif étant que ces loulous soient adoptés rapidement, en Inde ou à l’international pour les enfants ayant des besoins spécifiques.

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– Les patients doivent-ils régler les frais de santé dans ce centre ?

Dans le Centre où j’étais, ils fonctionnent par paiement direct, ceux ayant une mutuelle ou assurance pouvant se faire rembourser par la suite. Leurs « prestations de soins » sont assez accessibles, et ils sont arrangeants en cas de nécessité.

– Connais-tu la rémunération d’un infirmier en Inde ? Son niveau d’étude ?

En Inde, c’est un peu comme au Canada. Il y a différents niveaux de qualifications. Il y a une formation de 2 ans équivalents au niveau aide-soignant chez nous, les IDE équivalents au diplôme en France sont de 4 ans d’études et l’on retrouve des spécialisations nombreuses de différents niveaux pouvant conduire jusqu’à être praticien médical.

Les salaires varient fonction de la structure et sont comme chez nous plus élevés dans les hôpitaux gouvernementaux que dans les cliniques. Si l’on se replace au niveau indien, le salaire infirmier est plutôt de moyen a correct, entre 150 euros en clinique jusqu’a 400 euros dans de gros hôpitaux publics de ce que j’ai entendu (par mois).

– Son rôle est-il le même qu’en France ?

En fonction du niveau de qualification, on retrouve le même rôle. Soins d’hygiène et de confort, soins techniques, soins relationnels… Plus le niveau d’études est élevé, plus l’IDE a un champ de compétences et d’actions élargi.

 


– Penses-tu pouvoir y travailler un jour ? ou seulement y faire du bénévolat ?

Je rêve de pouvoir y travailler, mais l’Inde a de très bonnes écoles en soins infirmiers du coup ils privilégient leurs professionnels naturellement. Pour m’être déjà renseigné, il faut plutôt miser sur les missions humanitaires avec des ONG où ils emploient plus d’étrangers.

Si l’on se replace au niveau indien, le salaire infirmier est plutot de moyen a correct, entre 150 euros en clinique jusqu’a 400 euros dans de gros hopitaux publiques de ce que j’ai entendu (par mois).

Qu’est-ce que tu retires de cette expérience ?

Au-delà d’un enrichissement professionnel certain, je retire un enrichissement personnel énorme de cette aventure que je compte poursuivre encore. J’ai rencontré des personnes extraordinaires, ai été confronté à toutes sortes de situations physiquement et émotionnellement difficiles et/ou belles qui poussent à la réflexion et donne un autre regard sur la vie. Je sors grandi de cette expérience, bien plus qu’un simple gain de confiance ou de capacité d’adaptation. Je conserve des liens forts et reste engagée auprès de cette structure qui m’a finalement apporté bien plus que je n’ai pu y contribuer, je pense.

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Un grand merci à Mathilde pour son témoignage en toute sincérité ! Si vous souhaitez (re)lire un témoignage d’une infirmière inspirante sur l’Inde, nous avons aussi interrogé Céline qui tient un dispensaire à Bénarès depuis plusieurs années. À lire ici





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