[vc_row][vc_column][mkdf_social_share title= »Vous aimez ? Partagez ! « ][vc_cta h2= »Le podcast les soignants nomades » add_button= »bottom » btn_title= »Écouter le podcast » btn_color= »orange » btn_i_icon_fontawesome= »fa fa-volume-up » btn_add_icon= »true » btn_link= »url:https%3A%2F%2Fwww.floetyo.com%2Fblog%2Fle-podcast-les-soignants-nomades%2F||| »]Le podcast des soignants nomades c’est un rendez-vous mensuel qui donne la parole à des professionnels de santé qui ont choisi de suivre le très célèbre proverbe : « aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs» au pied de la lettre. Pour quelques mois ou pour toute une vie, ces soignants ont choisi de prendre le très célèbre proverbe français au mot : aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Que ce soit aux USA, en Nouvelle-Calédonie, à Wallis-et-Futuna en passant par le Grand Nord Québécois, accompagnez-nous pour un voyage autour du monde des différentes façons de soigner ![/vc_cta][vc_column_text]
Étant désormais installé à l’ile de la Réunion depuis quelques mois, on se renseigne sur les possibilités d’exercer en tant qu’infirmier sur les iles voisines : Madagascar, Maurice, Seychelles, Rodrigues… Le choix est vaste et les possibilités multiples ! Mais aujourd’hui on s’arrête sur une ile qui ne nous laisse pas indifférents et dont on entend beaucoup parler ici : Mayotte !
Devenu Département d’outre-mer en 2011, tout reste à construire sur cette ile et les structures de soins recrutent à tour de bras. Pour en parler, nous avons posé quelques questions à Charlotte, une infirmière qui a posé ses bagages là-bas depuis plus d’un an déjà !
L’expérience de Charlotte, infirmière à Mayotte
– Est-ce que tu peux te présenter ?
Je m’appelle Charlotte (alias Charlie). Originaire d’Ardèche 07 (un département certes peu peuplé, mais sublime). Je suis infirmière depuis 1ans et 8mois exactement. À la fin de mon cursus, je voulais être une infirmière « de l’agir » plus que de la « pensée » ; finalement l’avenir en a décidé autrement.
À défaut d’avoir trouvé un poste en somatique en Métropole, j’ai commencé ma carrière en psychiatrie, spécialité qui ne m’attirait apriori pas (pas facile de trouver un job en métropole, compromis oblige), mais je me suis investie et formée (pour comprendre les tenants et les aboutissants du psychisme humain) et finalement, au bout de 5mois d’exercice, je crois que je me suis découvert une nouvelle vocation
Ma devise : « Quand on veut, on peut ! »
J’ai toujours voulu voyager, et c’est notamment ce qui me plait dans ce métier, il nous permet d’allier voyage et travail. Les DOM-TOM paraissaient être un bon tremplin pour se lancer. Une candidature spontanée, 4 mois plus tard un appel, en entretien, un poste… C’est parti pour l’aventure ! Valise prête, PMT (palme, masque, tuba) prêts. En route, direction Mayotte !
– Où travailles-tu à Mayotte ? Est-ce que ça a été facile de trouver un poste ?
Je travaille au Centre Hospitalier de Mayotte, à Mamoudzou (la capitale de Mayotte). Parfois qualifié de « première maternité de France » de par son nombre de naissances très important. Sur le reste de l’île, plusieurs dispensaires sont répartis sur l’ensemble du territoire.
J’ai débuté en service fermé de psychiatrie adulte pendant 6mois et j’avais pour projet professionnel de retrouver les soins somatiques par la suite. Je ne souhaitais pas qu’on me colle l’étiquette « psychiatrie » dès le début de ma carrière. Il était important pour moi de préserver ma polyvalence et de retrouver les soins techniques afin d’avoir plusieurs cordes à mon arc !
Et banco, j’ai eu l’opportunité d’être affectée au service de médecine pour des remplacements depuis plus de 4mois. On me considère aujourd’hui comme l’infirmière « polyvalente » du pôle MPRU (Médecine, psychiatrie, rééducation, ambulatoire), ce qui me fait sourire à chaque fois… Je ne me considère pas comme tel, je saisis juste les opportunités d’apprendre.
Actuellement je travaille en service de médecine et j’ai fait la demande d’être affectée en service de liaison psychiatrique (qui gère l’accueil aux urgences et les avis psychiatriques sur tout le CHM). Je vais également bénéficier d’une formation en ambulatoire pour l’administration des chimiothérapies (actes qu’on rencontre en médecine). C’est riche et varié. En bref, beaucoup de choses sont possibles ici. Ma devise : « Quand on veut, on peut ! »
Pour ce qui concerne ma candidature, j’ai eu une réponse en 4 mois. Un appel téléphonique, qui convient d’un entretien d’embauche via Skype ou par téléphone. Et au cours de l’entretien téléphonique, j’ai eu un oui.
Je pense que Mayotte et la Guyane sont les Dom Tom qui recrutent le plus aujourd’hui.
Depuis peu, nous pouvons renouveler nos contrats de 1an uniquement, c’est-à-dire que nous ne pouvons plus prolonger de quelques mois notre séjour…Donc le turnover est plus important. Ne me demandez pas la logique de cette décision, je cherche encore…
Bon à savoir :
Concernant le coût de la vie ici, il est un peu plus élevé que celui de la métropole, mais étant donné que notre salaire est majoré de 30% (prime d’expatriation), cela ce ressent peu dans notre quotidien. En faite ce sont les produits importés qui coute cher, si on mange « métro » ça devient plus cher que si on mangeait exclusivement locale.
Le prix des logements reste raisonnable pour le cadre dans lequel on vit (+1 pour la colocation).
Pour le transport, à vous de choisir si vous optez pour un scooter ou une voiture « magnégnée ».
[Bonus] Majoritairement, les horaires de travail sont en 12h, ce qui nous laisse beaucoup de temps pour profiter des attraits de l’île.
L’expérience de Charlotte, infirmière à Mayotte
– Quelles sont tes premières impressions en arrivant là bas ?
À l’arrivée ici, le dépaysement est total ! On ressent immédiatement les influences africaines. Les bweni (les femmes mahoraises) avec leurs salouvas fleuries (tenues traditionnelles) et leurs masques de beauté (« m’sindzano » : de couleur jaunâtre, ce masque d’abord esthétique, protège aussi du soleil et purifie la peau) sont assises à même le sol devant leurs stands de fruits et légumes. Et le climat ! La chaleur étouffante, et les douces senteurs d’Ylang Ylang.
L’ambiance est différente, les Mahorais sont déteeeenduuuus… Faut pas être trop pressé avec eux ^^ (ce qui peut parfois être irritant ! lol). Il parait que c’est une ambiance caractéristique de la vie dans les îles.
À l’arrivée ici, le dépaysement est total
Il faut savoir aussi que 95% de la population est de religion musulmane. La religion est omniprésente et l’appel à la prière rythme la journée des Mahorais.
A mon arrivée, deux choses m’ont interpellé :
– La pauvreté : qui est renforcée chaque jour par l’afflux d’immigrés comoriens voire même de toute l’Afrique. Il n’est pas rare de croiser des enfants qui font les poubelles lorsque vous allez jeter les vôtres (en ville et les villages proches de la capitale), et mendier pour de la nourriture… Si ça peut vous rassurer, on ne s’habitue pas à ce genre de choses et cela fait naitre beaucoup de questions qui restent sans réponse…
- La plupart d’entre eux viennent ici pour se faire soigner et bénéficier de la qualité et de la gratuité des soins du système de santé (ce qui représente un gros problème sanitaire aujourd’hui, car le CHM n’a pas la capacité de soigner autant de personnes, et celui-ci se retrouve totalement engorgé. « Cet hôpital a été construit pour prendre en charge 213 000 habitants pour un territoire qui en compte aujourd’hui près de 400 000 » source ipréunion ).
- D’autres viennent ici, pour rejoindre de la famille ou en créer une et prétendre à une qualité de vie meilleure en cherchant désespérément à obtenir « le Graal » : la nationalité Française (et tous les moyens sont bons).
- D’autres malheureusement décèdent lors de la traversée en « kwassa » (bateau de fortune où sont entassés les immigrés) ou se font réexpulser à Anjouan par la Police des Frontières. Laissant derrière eux leurs enfants qui deviendront les adolescents qui mendient pour manger et vivent dans une pauvreté extrême qui peuvent les obliger à voler pour survivre.
– L’hygiène : qui il faut le dire, est déplorable, notamment dans les rues. Et en particulier sur la capitale (Mamoudzou). Certains villages du Nord tentent d’éradiquer ceci, en renforçant leur sensibilisation par des panneaux. Mais il ne faut pas oublier que la plupart des habitants de l’île, qu’il soit Mahorais ou immigré clandestin, vivent dans des « bangas », maisons faites de taules où l’hygiène reste précaire.
– Quelles sont les pathologies spécifiques que tu as rencontrées à Mayotte ?
Après avoir posé la question à mes chers collègues médecins, voici la réponse. D’après eux, il y a des pathologies récurrentes comme le diabète et les maladies cardio-vasculaires, liées en particulier à la malnutrition, et deux types de pathologies spécifiques à Mayotte :
- les maladies tropicales (type paludisme, voire même des rares cas de lèpre…)
- les maladies dites carentielles (type béri-béri : carence en vitamine B1)
Personnellement, je rajouterai deux fléaux mondiaux, que sont le VIH et la tuberculose, qui restent très présents sur l’île.
Il n’est pas rare de croiser des enfants qui font les poubelles lorsque vous allez jeter les vôtres (en ville et les villages proches de la capitale), et mendier pour de la nourriture…
– Comment communiques-tu avec tes patients ?
La barrière de la langue ne m’a pas interpellé lors de mes débuts en service de Psychiatrie. La majorité des patients que l’on suit, sont des patients chroniques qui alternent phase de stabilisation et/ou décompensation. Ce sont des Mahorais majoritairement, connus du service, qui sont suivis à l’extérieur et qui parlent couramment le français (il y a bien sûr des exceptions à la règle…).
La barrière de la langue m’a plus posé problème en service somatique, lorsque le recueil de données prend toute son importance. À nous « m’zungu » de faire l’effort d’apprendre quelques notions de « shimahoré » et de « shicomor ». Je commence tout juste à avoir quelques bases: médicament « dalao », piqure « sindzano », douleur « utoungou »…etc. (médiocre je vous l’accorde^^)
Heureusement, nous collaborons avec les aide-soignants et les agents de service hospitalier, Mahorais pour la plupart, sur qui on peut compter pour les traductions.
Pour moi, la relation soignant/soigné à Mayotte est altérée par cette barrière de la langue. Personnellement c’est quelque chose qui me pèse, notamment vis-à-vis de mon autonomie dans mon métier. La communication reste le fondement d’une relation soignant soigné, sans communication on ne peut pas prétendre à une prise en charge dite « globale ».
– Quelle est la culture majoritaire sur Mayotte ?
Comme le dit Google « Mayotte est un ensemble d’îles situé dans l’archipel des Comores, lui-même situé dans le canal du Mozambique et dans l’océan Indien.
Mayotte est constituée de deux îles principales, Grande-Terre et Petite-Terre, et des plusieurs autres petits îlots dont Mtsamboro, Mbouzi et Bandrélé ».
De par sa localisation et son histoire, Mayotte a subi beaucoup d’influence de son voisinage. Aujourd’hui la culture Mahoraise est beaucoup influencée par la culture Malgache et la culture Comorienne. Beaucoup de Mahorais ont des racines familiales issues d’un de ces deux pays.
À l’inverse depuis que Mayotte est devenue officiellement Département d’Outre-Mer Français, celle-ci subit directement les influences métropolitaines. Mais dans l’ensemble je trouve que Mayotte reste une île qui sait préserver ses traditions et qui sait également nous les faire partager.
Travailler comme infirmière à Mayotte
– On entend parler de l’insécurité à Mayotte, peux-tu nous en parler ? Quel est ton ressenti ?
Je vais vous parler de l’insécurité sur Mamoudzou, la capitale où je vis. En effet on connait tous des personnes dans notre entourage qui ont déjà vécu un cambriolage, ou un vol à l’arraché. L’insécurité qui règne ici est réelle. Il faut en avoir conscience et adopter des bons réflexes dans sa vie quotidienne (comme ne pas rentrer seul la nuit, éviter tout signe de richesse, fermer à double tour chez soit…etc). Bien sûr, parfois cela ne suffit pas, il suffit d’être au mauvais endroit au mauvais moment…
Attention l’insécurité ne doit pas être vecteur de « psychose ». Certains discours très arrêtés que vous pourrez entendre à votre arrivée pourraient vous effrayer. Ne vous arrêtez pas à ça, et faites-vous votre propre opinion. Personnellement je préfère informer les gens lorsqu’ils arrivent ici, par un petit « topo » de 5min, chacun se responsabilise et on en parle plus !
– Qu’est-ce qui t’a agréablement surprise à Mayotte ? Qu’apprécies-tu ?
Ce que j’aime ici c’est le dépaysement. Mayotte est encore méconnue, mais en venant ici on a l’impression d’être au beau milieu de l’Afrique, entouré d’un lagon aux mille merveilles. La richesse sous-marine est complètement « dingue ! ». Que l’on soit en PMT (palme, masque tuba), en en plongée on en prend plein les yeux. Moi qui suis une férue de faunes et flores, je suis comblée (Flipper et franklin sont devenus mes meilleurs amis). Chaque année, de juillet à octobre, les baleines à bosse et leurs baleineaux viennent se prélasser dans les eaux chaudes du Lagon : spectacle garanti ! On a même eu la chance cette année, de voir les ORQUES !!! Une rencontre hors du commun qui est rare et exceptionnelle ! (frissons^^)
Les activités aquatiques sont très diverses, les activités terrestres un peu moins variées (petit bémol).
J’ai été également, agréablement surprise par les Mahorais que j’ai appris à connaitre, avec leur culture, et leurs croyances. On a su partager nos différences, s’apprécier, s’enrichir, rigoler (beaucoup aussi) et voici déjà venu le temps des adieux…
– Quels conseils donnerais-tu à un infirmier qui souhaite tenter l’aventure à Mayotte ?
Un seul mot : FONCE !
Une interview qui donne clairement envie de partir, un énorme merci à Charlotte pour ses réponses ! Si vous aussi l’envie de partir travailler dans les DOM-TOM vous titille et que vous êtes plein d’interrogations, n’hésitez pas à poser vos questions dans les commentaires ou à nous rejoindre sur notre groupe Facebook !
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Bonsoir !
Je suis un peu en retard dans vos aventures, mais si j’ai bien compris vous êtes à la Réunion maintenant et Florence est enceinte (félicitations !).
Où êtes-vous sur l’île ? Le Van vous a accompagné ?
Je suis toujours dans le Nord de l’île (depuis 18 mois déjà) et à l’occasion, ça serait sympa de vous voir en « vrai » ;-P !
Le van est restée au Brésil hélas, on est en train de chercher une solution pour le rapatrier à la Reunion ! Yohan bosse en soins intensifs du côté de Saint-Benoit et nous habitons dans l’est. D’ici 1 mois ou 2 on pense chercher un appart vers St-Denis ce sera parfait pour se rencontrer en effet ! Envoi nous un petit mail avec ton numero de téléphone —> contact (a )floetyo.com
Merci beaucoup pour ce précieux témoignage! Étant moi même basée à la Réunion (magnifique île.. véritable coup de coeur!) depuis un an, et connaissant maintenant les difficultés à retrouver un emploi, je me tâtais à partir à Mayotte 🙂
En tout cas ça donne envie!
You’re welcome ! Je pense que plusieurs infirmiers sont dans le même cas que toi (en tout cas dans mon cercle beaucoup sont partis comme toi sur Mayotte).
Hello a toutes et tous
J’espere ne pas arriver trop tard….
Je menretrouve un peu ds le temoignage de charlotte je suis infirmiere en psy en normandie depuis presque 20 ans
J’ai fait l’expérience du depart a l’etranger puisque notre tribu et moi sommes partis en dispopendant plus d’un an a maurice
De retour depuis plus de 4 ans la bougeotte semble nous reprendre….
Mon mari etant policier et moi infirmiere nous voudrions tenter l’aventure a mayotte !!!
Ns avons 3 enfants de 9 a 18 ans
Grave au temoignage de charlotte j’apprends que la psychiatrie existe la bas car c’est mon domaine et c’est ds celui que je souhaiterai exercer
Ya til d’autres services psy ds l’ile ???
Ou trouver plus d’infos ?
Comment je déteste ce mot expatriation, c’est un département français et les 30%, je les aurais nommé « prime de vie cher » et pas prime d’expatriation sinon ce qui est dit est vrai. Et puis arrêter avec le mot métropole ça fait esclavagiste, c’est la France et bass
Bonjour,
je voudrais savoir s’il y a des aides au déménagement quand on part de métropole pour aller dans les tom…
Bonjour Thomas,
Je sais que pour la Guyane et Mayotte, les hôpitaux/agence d’intérim paient souvent le billet d’avion et/ou les 1ers loyers pour un engagement minimum de plusieurs mois.
salut juste un conseil faites comme tout le monde ici , fréquenter de manière superficielle les locaux. Car sinon et si vous arrivez à apprendre la langue , vous serez déçu de savoir ce qu’ils disent sur vous. C’est u infirmier qui a vécu et travailler pendant plus de 10 ans sur place. Leur qualité première c’est l’hypocrisie . Faamu ( attention) car ils n’ont aucune parole et ils vous diront toujours oui .
Bonjour!
Je vous écrit parce que je suis une étudiante en soins infirmiers (2ème année) en Suisse, qui souhaiterait faire un stage à l’étranger en juin/juillet 2021. Nous avons la possibilité de le faire et la petite île de Mayotte m’a beaucoup intéressé. Est-ce quelqu’un pourrait me donner des conseils, par rapport au logement par exemple ?
Je suis déjà rentrée en contact avec le coordinateur de stage du centre hospitalier de Mayotte.
Bonjour,
je vous envoie ce message comme une bouteille à la mer…
Je suis faisant fonction d’aide soignante donc non diplômée, je travaille principalement en ehpad et auprès de personnes handicapées physiques.
J’aimerais partir dans les dom-tom, je ne trouve aucune information sur internet et j’aimerais au moins quelques avis positifs sur mon projet avant de me lancer.
Est ce que vous pourriez me donner votre avis?
Merci beaucoup!
Karine